Mine põhisisu juurde
mes poils, c’est mon affaire

Notre thème : mes poils, c’est mon affaire

13/07/2023

Jana Uhlir

4 minutes de lecture

Nous vivons à une époque où nous pouvons aimer qui nous voulons et avoir l’apparence que nous voulons. Pourtant, les aisselles ou les jambes non rasées de femmes célèbres attirent toujours l’attention et écopent de sourcils froncés ou d’une photo dans un magazine à sensation. Se raser est une norme pour certaines. Pour d’autres, ne pas le faire est une sorte de rébellion contre les hommes. Certaines s’en moquent. Vos poils, c’est tout d’abord votre affaire, non ?

Depuis la nuit des temps, l’homme cherche à se débarrasser de sa « fourrure ». À l’époque de la préhistoire, à l’aide des silex et des coquillages, dans l’Égypte, la Rome et la Grèce antiques avec des lampes à huile (aïe !), des pinces à épiler et des crèmes à base de sang de chauve-souris. Les rouages de l’industrie du rasage, rapportant des millions, ont commencé à tourner il y a plus d’un siècle, lorsque le représentant commercial américain King Camp Gillette a fait breveter son rasoir à lames interchangeables en 1901. Il n’avait probablement aucune idée de la révolution qu’il allait provoquer. Pour une simple raison : les femmes étaient gênées de s’acheter un rasoir en craignant le « qu’en dira-t-on ».

Le scandale à la une

Vers 1915, la tendance de la mode à raccourcir les jupes a eu pour effet d’exposer beaucoup plus de peau. Les poils semblaient alors soudainement inesthétiques. La société Gillette a lancé son rasoir pour femmes, les mettant au défi de se raser (au moins) les aisselles. Et lorsque la tendance a été confirmée par la couverture du magazine Harper’s Bazaar, qui présentait un mannequin dans une robe sans manches avec les aisselles rasées, la tendance a été lancée. Les campagnes basées sur l’idée que les poils ne sont ni féminins, ni hygiéniques ont renforcé cette idée. Par conséquent, les rasoirs étaient très demandés. Sans se soucier désormais du « qu’en dira-t-on ». 

Se raser, c’est pour la bourgeoisie

Pendant la guerre, la plupart des Américaines ont commencé à se raser les jambes pour une raison simple : l’apparition d’une pénurie de bas en nylon. Le nylon a en effet été réquisitionné par l’industrie de l’armement. Les bas en spray étaient plus faciles à appliquer sur les jambes rasées. En Tchécoslovaquie, ces bas en spray étaient inexistants. On pourrait presque dire que les poils étaient à la mode, ou plutôt une norme.

Probablement aussi parce qu’à l’époque communiste, on pensait que seules les bourgeoises, les actrices et les prostituées se rasaient. Et si vous vouliez tout de même vous raser à cette époque ? Alors qu’aujourd’hui vous pouvez choisir la méthode de rasage en fonction de votre budget, de votre seuil de douleur et de votre confort, à l’époque, vous aviez le choix entre le rasoir et la crème dépilatoire, dont l’odeur vous accompagnait fidèlement pendant tout l’été. 

 

Le rasage, une question de choix

« Pour moi, le rasage est une question de choix – un choix basé sur comment je veux me sentir dans mon corps, sur ce que je préfère », déclare le mannequin Emily Ratajkowski, qui affirme qu’il n’y a pas de bonne réponse à la question « se raser ou ne pas se raser ? » « Aucun de ces choix ne signifie que je suis plus ou moins féministe. L’identité ainsi que la sexualité sont des questions propres à chacun », ajoute-t-elle. Quand elle veut se raser, elle se rase, quand elle ne veut pas se raser, elle ne se soucie pas de ses poils. 

Comme Ashley Graham, Rachel McAdams, Madonna, sa fille Lourdes, Gigi Hadid, Paris Jackson ou Miley Cyrus, qui se teint parfois les aisselles en rose. Les plus célèbres aisselles non rasées ont été montrées par Julia Roberts lors de la première de Notting Hill en 1999. « Ce n’était pas un message. Je n’avais simplement pas réalisé que mes manches étaient si courtes qu’elles laissaient entrevoir mes aisselles lorsque je saluais le public », a expliqué l’actrice. Les poils ne véhiculent pas toujours un message, parfois ils sont juste… des poils. C’est une partie du corps. Tout comme les cheveux, les taches de rousseur ou les sourcils.

Heureusement, l’époque des silex est bel et bien finie et nous n’avons plus honte d’acheter un rasoir. Chacun est libre de choisir l’aspect de son corps comme il l’entend et de garder ou non des poils. Choisir de ne pas succomber aux normes de beauté irréalistes de la société et ne pas se laisser dicter l’apparence de son corps. Qu’est-ce que cela implique ? Laissez-vous guider par ce qui vous convient personnellement. C’est votre corps, vos poils, votre choix.

Profitez simplement de votre été, bien dans votre corps. Avec ou sans poils, toujours avec l’assurance digne de Frida Kahlo.